L’assureur-crédit français Coface a publié mercredi ses perspectives pour le secteur agroalimentaire mexicain.
De janvier à avril, les exportations de produits agroalimentaires ont progressé de 9% en glissement annuel pour atteindre 19,2 milliards de dollars.
Simon Lacoume, économiste spécialisé dans le secteur agroalimentaire à la Coface, basée à Paris, a noté que 88% des municipalités mexicaines étaient touchées par la sécheresse à la fin du mois de mai.
Selon M. Lacoume, les fortes chaleurs qui ont frappé le Mexique ces derniers temps, conséquences d'»El Niño», pourraient s’inverser avec l’arrivée de «La Niña».
Selon lui, ce phénomène pourrait entraîner de fortes pluies et des modifications importantes du climat du pays, et les précipitations extrêmes pourraient ouvrir la voie à une saison des ouragans plus active.
Secteur agroalimentaire mexicain
Le produit intérieur brut (PIB) mexicain issu de l’activité primaire a augmenté de 0,7% au premier trimestre 2024, après avoir progressé de 2,1% sur l’ensemble de l’année 2023.
En revanche, la production industrielle alimentaire du pays a baissé de 0,8% en rythme annuel au cours des quatre premiers mois de 2024, tandis que la production industrielle de boissons et de tabac a augmenté de 0,6% en glissement annuel au cours de la même période.
Intégration avec les États-Unis
Le 14 mai, l’administration du président Joe Biden a annoncé une forte augmentation des droits de douane sur les importations de produits chinois, pour un total de plus de 18 milliards de dollars en 2023.
Ces tarifs s’ajoutent aux 300 milliards de dollars d’importations déjà affectées par les tarifs introduits en 2018 et 2019 par son prédécesseur à la Maison Blanche, Donald Trump, et qui, avec la pandémie de Covid-19, ont contribué à une réorganisation du commerce sino-américain.
Ainsi, la valeur des importations américaines concernées par ces hausses tarifaires a chuté de plus de 30 % entre 2017 et 2023.
Bien que la valeur des achats américains d’autres produits chinois se soit maintenue, cette évolution a contribué à faire perdre à la Chine sa place de premier exportateur sur le marché américain au profit du Mexique l’année dernière.
Coface estime que si les liens commerciaux entre les États-Unis et la Chine semblent s’être affaiblis, la réalité est plus nuancée.
L’augmentation des exportations chinoises vers le Mexique et le Vietnam ces dernières années suggère, par exemple, que le transbordement de marchandises chinoises via des pays tiers pourrait brouiller la lecture des données commerciales. C’est pourquoi, ajoute la Coface, la conclusion d’un découplage entre la Chine et les États-Unis semble prématurée à ce stade.