Le représentant américain au commerce (USTR) a remis en question la manière dont l’Organisation mondiale du commerce (OMC) accorde un traitement spécial et différencié à un large groupe de ses membres.
« Nombre de ces désignations sont totalement déraisonnables et contraires à presque tous les critères objectifs », a déclaré l’USTR dans son Programme de politique commerciale 2025 et son Rapport annuel 2024.
Traitement spécial et différencié
Du point de vue de l’USTR, malgré les progrès réalisés en matière de développement depuis la création de l’OMC, l’organisation conserve une structure binaire. Ainsi, selon lui, cette classification entre pays développés et pays en développement ne reflète plus les réalités de 2025.
En outre, l’USTR a fait valoir que ce système a créé des avantages injustes pour certains membres. À titre d’exemple, il a déclaré que dans les négociations, certains cherchent à perpétuer un modèle inégalitaire. Alors que les pays développés doivent se conformer à toutes les règles, seules certaines s’appliquent à la majorité, y compris aux membres les plus avancés et les plus riches.
Les accords de l’OMC comprennent des dispositions relatives au traitement spécial et différencié en faveur des pays en développement. Ces mesures leur confèrent davantage de droits et leur permettent de bénéficier d’un traitement plus favorable de la part des autres membres.
Parmi les principaux avantages, citons des délais plus longs pour la mise en œuvre des accords, des stratégies visant à élargir les opportunités commerciales et l’obligation de protéger leurs intérêts. En outre, un soutien est apporté au développement des infrastructures et au respect des normes techniques.
Dans la déclaration de Doha, les ministres ont convenu de revoir ces dispositions afin de les rendre plus précises, plus efficaces et plus opérationnelles.
La Chine
Aujourd’hui, environ trois quarts des membres de l’OMC revendiquent le statut de pays en développement, arguant qu’ils ont droit à un traitement spécial et différencié en vertu de la loi.
L’USTR a critiqué cette attitude, citant en exemple des économies avancées telles que la Chine, Israël, le Mexique, l’Arabie Saoudite et la Turquie, qui continuent d’insister sur leur droit automatique à un traitement spécial et différencié.
Certaines des nations les plus riches du monde, comme le Koweït, le Qatar et les Émirats arabes unis, font des réclamations similaires.
L’USTR a donc fait valoir que le fait d’autoriser l’autodéclaration du statut de développement pour déterminer l’éligibilité au traitement spécial et différencié sapait le pouvoir de négociation de l’OMC.