L’industrie automobile est confrontée à une demande mondiale plus faible, mais les ventes de véhicules électriques restent fortes, selon Coface, un assureur-crédit basé en France.
En particulier, l’inflation mondiale et la politique de la Banque centrale européenne (BCE) découragent les ménages d’acheter des biens coûteux.
Simon Lacoume, économiste mondial à la Coface, a déclaré que les fournisseurs de pièces automobiles sont en première ligne des pressions inflationnistes sur les matières premières.
Néanmoins, la Coface prévoit que les ventes de véhicules électriques resteront soutenues jusqu’en 2023.
Dès le premier trimestre 2023, plus de 2,3 millions de véhicules électriques ont été vendus dans le monde, soit une augmentation de 25% en glissement annuel.
Mieux encore: Coface prévoit que les ventes mondiales de voitures électriques atteindront 14 millions d’unités en 2023, soit une augmentation de 35% par rapport à 2022.
Par conséquent, les véhicules électriques pourraient représenter 18 % du total des ventes mondiales de véhicules à moteur en 2023.
Il en résulte une demande accrue de batteries et de minéraux critiques connexes,
Lacoume a indiqué qu’environ 60 % de la demande de lithium, 30% de la demande de cobalt et 10% de la demande de nickel étaient destinés aux batteries des véhicules électriques en 2022.
Selon la loi européenne sur les matières premières critiques, l’e-mobilité nécessitera quarante fois les volumes actuels de lithium d’ici 2050.
Industrie automobile
Coface indique que l’année 2022 a confirmé les difficultés structurelles auxquelles le secteur est confronté depuis plusieurs années, conjuguées à une conjoncture économique morose, au resserrement monétaire des banques centrales et à la hausse des coûts de l’énergie.
Ce contexte macroéconomique a fortement impacté le secteur et devrait se poursuivre en 2023, contraignant la production manufacturière (équipementiers et constructeurs automobiles), ainsi que la consommation des ménages et les réseaux de distribution.
Au-delà des perturbations logistiques, le secteur est confronté à des défis structurels majeurs, le plus important étant la transition vers des transports à faible émission de carbone.
L’ensemble de l’industrie automobile est un vecteur majeur d’innovation. En Europe, par exemple, elle représente 32% (2021) des dépenses de R&D, contre 17% pour l’industrie pharmaceutique, bien que la tendance soit à la baisse depuis 2017.
La décarbonisation du secteur automobile prend plusieurs formes : réglementaire/industrielle en Europe, où la production de véhicules thermiques sera interdite à partir de 2035 ; technologique en Asie, où la Chine exerce une hégémonie quasi-totale sur l’industrie du lithium (le lithium est indispensable à la fabrication des batteries lithium-ion) ; et géopolitique aux États-Unis, où l’Inflation Reduction Act restreint les subventions à l’achat de véhicules électriques aux seuls véhicules produits sur le sol américain.