Selon un rapport publié par le Forum économique mondial (WEF), la désinformation et la mésinformation peuvent perturber radicalement les processus électoraux dans plusieurs économies au cours des deux prochaines années.
D’une part, la mésinformation fait référence à la diffusion ou à la divulgation d’informations incorrectes, fausses ou trompeuses, qu’elles soient intentionnelles ou non.
D’autre part, la désinformation est une forme plus spécifique de manipulation de l’information qui implique la diffusion délibérée de fausses informations dans le but d’induire en erreur, de semer la confusion ou d’influencer l’opinion publique.
Selon le rapport, la méfiance croissante à l’égard de l’information, ainsi que des médias et des gouvernements en tant que sources, accentuera la polarisation des opinions, un cercle vicieux qui pourrait déclencher des troubles civils, voire des affrontements.
Il existe un risque de répression et d’érosion des droits lorsque les autorités cherchent à réprimer la prolifération de la désinformation, ainsi que des risques liés à l’inaction.
Désinformation
Les capacités perturbatrices de l’information manipulée s’accélèrent rapidement, à mesure que l’accès libre à des technologies de plus en plus sophistiquées prolifère et que la confiance dans l’information et les institutions se détériore.
Le rapport affirme qu’au cours des deux prochaines années, un large éventail d’acteurs capitalisera sur l’essor des contenus synthétiques, amplifiant les divisions sociales, la violence idéologique et la répression politique, des ramifications qui persisteront bien au-delà du court terme.
La désinformation et la mésinformation font partie des principaux risques mondiaux.
Les interfaces conviviales des modèles d’intelligence artificielle (IA) à grande échelle, qui ne nécessitent plus de compétences spécialisées, ont déjà permis une explosion des informations falsifiées et des contenus dits «synthétiques», du clonage vocal sophistiqué aux sites web contrefaits.
Contenu
Pour lutter contre les risques croissants, les gouvernements commencent à mettre en œuvre des réglementations nouvelles et évolutives ciblant à la fois les hébergeurs et les créateurs de désinformation et de contenus illégaux en ligne.
La réglementation émergente de l’IA générative est susceptible de compléter ces efforts.
Par exemple, en Chine, l’obligation d’apposer un filigrane sur les contenus générés par l’IA peut aider à identifier les fausses informations, y compris la désinformation involontaire par le biais de contenus hallucinés par l’IA.
Dans l’ensemble, cependant, il est peu probable que la rapidité et l’efficacité de la réglementation suivent le rythme du développement.